Revenir en arrière pour mieux aller de l’avant

Suite à un élargissement de sa mission, le Bureau pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI) du canton de Vaud et sa responsable Amina Benkais-Benbrahim ont relevé le défi d’accorder la stratégie et l’organisation du BCI aux nouvelles conditions-cadre. Pour faire face à ce défi, la responsable a entamé, avec son équipe et avec l’accompagnement de socialdesign, un processus stratégique et organisationnel. Témoignage d’une expérience réussite.

Madame Benkais-Benbrahim, vous êtes la déléguée à l’intégration pour le canton de Vaud et dirigez le BCI. Quelle est votre mission ?
Le BCI est un service de l’Etat de Vaud. Nous sommes chargés de piloter la politique d’intégration cantonale. Nous sommes les répondants pour le canton et pour la confédération en matière d’intégration.

Vous avez entamé un processus stratégique et, par la suite, un processus de développement organisationnel. Pourquoi ?
Le BCI est une entité relativement jeune. Quelques années seulement après son démarrage en 2010, le BCI a dû faire face à une évolution importante en matière de politique d’intégration. Depuis le 1er  janvier 2014, des compétences du niveau national ont été transférées au niveau cantonal. Le canton a dû réaménager sa politique. Un programme cantonal d’intégration (PIC) a été mis en place par le BCI.
Avec ce changement dans le domaine de la politique d’intégration, notre équipe a doublé, les moyens financiers ont augmenté et les missions se sont élargies. Par la suite, nous avons  entamé une réflexion sur notre propre organisation.

Qu’avez-vous fait concrètement ?
Suite à la mise en place du Programme cantonale d’intégration, de nouveaux besoins ont émergés au niveau de l’équipe. Nous avons tout d’abord récolté ces besoins puis nous avons effectué un bilan en nous posant les questions suivantes : qu’est-ce qui marche ? Qu’est-ce qui manque ?
Ensuite, nous avons pris le temps de mettre à jour la stratégie du BCI. Une fois que la feuille de route stratégique a été développée et validée, nous nous sommes tournés vers le processus organisationnel. Il était en effet nécessaire d’accorder le fonctionnement de l’équipe avec cette stratégie modifiée du BCI. Il fallait ajuster nos processus, l’organigramme de l’équipe, les cahiers des charges. Notre objectif était de valoriser les compétences existantes dans l’équipé et de les compléter avec de nouvelles capacités selon nos besoins. Ainsi, nous avons par exemple créé un poste de communication.

Quel est votre bilan de cette expérience ?
Ce qui était positif, c’était le fait de prendre le temps de revenir en arrière pour mieux aller de l’avant. L’idée n’a pas été de faire « tabula rasa », mais plutôt de compléter et remettre un cadre autour de l’existant.
Cela prend du temps, mais j’ai le sentiment que ce sont des choses qui sont établies  pour le long terme. Chez nous, le processus s’est déroulé sur une année entière. Il est nécessaire de toujours expliquer les étapes et décisions à l’équipe ; il faut accompagner le changement en permanence et bien communiquer. Avoir un accompagnement externe, dans notre cas socialdesign, est très précieux.

Nous remercions Mme Amina Benkais-Benbrahim de cet entretien !